Si loin, si proche – Cartographie, technologie et politique

AUTEUR·E·S : Laura Kurgan. Traduit de l’anglais par François Caro.
EDITEUR : les presses du réel (2021)

BROCHÉ : 256 pages
LANGUE : Français
ISBN13 : 978-2-84066-773-5

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26,00

SUMMARY

Une analyse des représentations spatiales que les humains se donnent à partir des nouvelles technologies numériques de localisation et de cartographie, à l’aune des enjeux politiques qui accompagnent leurs multiples interprétations.
Le début du XXIe siècle a été le théâtre d’une mutation révolutionnaire de notre capacité à parcourir, habiter et définir l’espace. Les innombrables flux de données qui s’insinuent dans nos vies renferment toujours plus de relevés GPS (Global Positioning System) et d’images satellites dont la qualité était autrefois uniquement accessible à quelques agences militaires et de renseignement, tandis que les puissants programmes liés au SIG (système d’information géographique) sont aujourd’hui des outils répandus. Ces nouvelles technologies soulèvent des questions fondamentales portant sur les limites de l’espace physique et de sa représentation et de l’espace virtuel et de sa matérialisation. Dans Si loin, si proche, Laura Kurgan mène une réflexion théorique sur ces outils de géolocalisation accompagnée d’une série d’expérimentations cartographiques et visuelles reposant sur les données spatiales. Plutôt que d’envisager les technologies GPS et SIG comme de simples objets de fascination et de crainte, cet ouvrage en fait les sujets et les supports d’une investigation critique.
Si loin, si proche témoigne de situations conflictuelles majeures et des transformations survenues dans notre appréhension de l’espace. Kurgan déploie son travail cartographique et analytique pour analyser des crimes de guerre, des schémas d’incarcération ou des pratiques de déforestation, du Koweït (1991) à New York (2001) en passant par le Kosovo (1999). Au moyen d’instruments et de logiciels géographiques conçus pour un usage militaire et gouvernemental dans divers champs d’application – reconnaissance, surveillance, balistique, recensement, sécurité intérieure –, Kurgan examine la dimension politique et les complexités de ces technologies et de leur usage. Au croisement de l’art, de l’architecture, de l’activisme et de la géographie, ces textes et ces projets dévoilent les zones d’ombre intrinsèques à la collecte d’information et de données tout en jetant un regard neuf sur les territoires que ces pratiques ont contribué à défricher.