Entretien avec Esther Ferrer

AUTEURES : Esther Ferrer & Camille Paulhan
EDITEUR : Manuella Éditions & AWARE, Archives of Women Artists Research and Exhibition (2022)

BROCHÉ : 96 pages
LANGUE : Français
ISBN13 : 978-2-490505-29-6

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RÉSUMÉ

« Pour s’investir dans la performance, l’unique chose nécessaire est de vouloir faire. Si tu veux une discipline, tu inventes ta discipline. Si tu as besoin d’une technique, tu inventes ta technique. Si tu cherches une définition, tu inventes ta définition. S’il te manque une théorie, tu inventes ta théorie. Et c’est tout ! Je sais que c’est sacrilège vis-à-vis de l’idée que beaucoup se font de l’art, mais c’est ce que je pense. »

Dans cet entretien Esther Ferrer porte un regard rétrospectif sur une carrière de plusieurs décennies. Née en 1937 au Pays Basque espagnol, en pleine guerre civile, elle grandit sous le régime franquiste, commence des études de journalisme et fréquente le milieu artistique de San Sebastian, dont Jorge Oteiza. Au début des années 1960 avec sa sœur jumelle, Mathilde, elle fait un long séjour à Paris, où elle découvre l’art et le cinéma d’avant-garde. De retour en Espagne, elle fonde un atelier de libre expression, écrit pour El Pais et la revue Janos. En 1967, elle participe à un « concert » du groupe Zaj — fondé en 1964 à Madrid par Juan Hidalgo et Walter Marchetti, dont elle fera partie jusqu’à sa dissolution en 1976.                  « Concerts », ainsi sont nommées les performances du groupe à la fois pour déjouer la censure franquiste, mais aussi en raison de la place qu’y occupe la musique et notamment de l’influence de John Cage.

Depuis ses premières actions avec Zaj, Esther Ferrer a toujours conservé une posture libertaire, refusant par exemple de considérer une interprétation de l’œuvre comme étant plus recevable qu’une autre. Marquées par une rigueur formelle d’où toute dimension narrative et tout élément superflu sont éliminés, ses performances, à la limite de l’absurde, s’inspirent de formes géométriques et s’opposent à l’ordre établi.

Outre la performance, elle recourt à de nombreux médiums, dont la photographie, l’installation, la peinture et l’assemblage. Depuis 1973, date de son installation à Paris, Esther Ferrer est régulièrement invitée dans les festivals internationaux, aux États-Unis, au Japon et en Europe. Elle a représenté la France à la biennale de Venise de 1999.

Esther Ferrer a été lauréate du prix d’honneur AWARE (Archives of Women Artists, Research and Exhibition) en 2014. Ce prix symbolise la nécessaire reconnaissance de grandes artistes femmes dont l’œuvre et la carrière ont trop souvent été méconnues ou redécouvertes tardivement dans le cadre de rétrospectives partielles. Ce prix s’accompagne de la publication d’un long entretien qui est l’occasion d’entrer dans les détails de leur vie, de leur parcours et leurs rencontres.