SUMMARY
Chantier Musil, projet du chorégraphe François Verret est une relecture de L’homme sans qualité, œuvre essentielle de l’écrivain autrichien Robert Musil.
François Verret, reconverti en explorateur du subjectif, se livre à l’expérience de la déstabi lisation. Renouer avec le doute, entrer dans le champ d’un pérpétuel questionnement et à l’image d’Ulrich, figure centrale du roman de Musil, se désaisir des certitudes, abandonner les convictions, admettre que le réel est affaire de moments, de mouvements, de positions, de sentiments.
Sur la scène, à proximité des danseurs et des circaciens, Vincent Fortemps installe son archaïque dispositif de dessin-film projeté : la cinémécanique.
Derrière son banc de lumière, ses mains manipulent de fins rhodoids grattés et empatés de noir gras. Il les superpose, les transforme et leur donne vie.
Sur l’écran c’est le monde vu par le regard d’Ulrich qui prend forme. Une perception critique, libérée des préjugés, aussi acérée que fantomatique, aussi contemplative que tremblotante et indécise.
Le livre Chantier Musil (coulisse) est constitué d’images extraites des centaines de rhodoids qui constituent la matrice du «film» et agencées ici en un nouveau mouvement dont les révélateurs sont les pages du livre.