RÉSUMÉ
Des mouvements en moi qui ne sont pas de moi, des mouvements par lesquels mes interdépendances avec les autres créatures terrestres remontent à ma conscience. Mouvements de ma respiration, mouvements de ma digestion, mouvements de ma posture qui s’ajuste perpétuellement à la gravité.
À passer du temps dans des studios de danse, voilà ce qu’on peut apprendre : nous, mammifères humaines, habitantes de Terra, sommes mouvementées par une multitude de forces. Loin d’être automobiles, loin d’être contenues ou contenables dans la petite usine de nos corps, nous débordons. Les écologies scientifiques nous en convainquent, les écologies politiques nous appellent à en faire une force insurrectionnelle. Et si nous apprenions, avec les écologies somatiques, à sentir et à célébrer nos débordements plus qu’humains ?
À l’heure où les soulèvements de la Terre se multiplient, ce livre examine la manière dont certaines formes de danse (improvisations collectives, pratiques somatiques, installations chorégraphiques) tentent d’élaborer, dans les plis du monde mondialisé, des antidotes à l’anesthésie. Des manières de nouer nos gestes au-delà des fausses frontières de l’individu et de l’humain. Des manières de danser-sentir-penser l’enchevêtrement de nos mouvements.